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Frankenstein, Mary Shelley ( Journal de bord )

Frankenstein ou le Prométhée moderne est un roman publié en 1818 par la jeune Anglaise Mary Shelley, maîtresse et future épouse du poète Shelley.

Journal de bord de l’oeuvre: (structure : récits enchâssés)

Je lu chapitres par chapitre  a chaque fois 30 min environ dans le CDI ou ma chambre.

Lettre I :

Robert Walton, en expédition sur un navire qu’il commande, s’adresse, le cœur plein d’ambition, à sa sœur (qui réprouve ce voyage) : il dévoile son ambition de scientifique, celle de découvrir un nouveau passage maritime. Il est plein d’enthousiasme. Il fait le récit de son histoire personnelle : il a connu un échec poétique puis le désir d’aventure pour laquelle il s’est longuement préparé. Il préfère la gloire plutôt qu’une vif de riche oisif.

Lettre II :

Il a affrété un navire. Il affirme que malgré son caractère solitaire, il a besoin d’avoir un véritable ami ; il est romanesque, peu cultivé. Ses seconds d’équipage sont plein de courage et de noblesse.

Lettre III :

Suite de la navigation.

Lettre IV :

Ils ont aperçu un être gigantesque qui errait sur la banquise puis on recueilli un homme à demi mort qui dérivait sur la mer. C’est Frankenstein. Frankenstein est étrange : parfois fou, parfois illuminé de bienveillance et de douceur. C’est un « être merveilleux rongée par le malheur. » Frankenstein met Walton en garde contre les dangers que son goût de la connaissance représentent. Il va lui raconter son histoire qui doit lui enseigner une « morale ». Robert va retranscrire le récit de son hôte.

Chapitre I :

Frankenstein est suisse, d’une grande famille. L’histoire de ses parents, une enfance heureuse. Ses parents ont adopté une petite orpheline, Elizabeth.

Chapitre II :

Enfance heureuse… à l’école, il se fait un ami, Henry Clerval. Depuis tout jeune, il est à « la poursuite ardente de la science » et c’est l’une des causes de son malheur. Gout pour les sciences naturelles, sa passion pour des auteurs occultistes et alchimistes qu’il croit et admire. Puis, abandon momentané de ces études.

Chapitre III :

À 17 ans, il devient étudiant. Mort de sa mère. Il va à l’université d’Ingolstadt. Il y rencontre Krempe, professeur de sciences physiques qui lui apprend que tout ce qu’il a lu (les alchimistes) est inutile et stupide. Puis un second professeur, Waldmann, chimiste, qui lui tient un discours plus enthousiasmant sur la science et qui le prend sous sa protection

Chapitre IV :

Il étudie beaucoup, ses progrès sont fulgurants. Il s’intéresse alors au corps humain. À l’instar de Mary Shelley, il n’a pas peur du surnaturel [au contraire de Nathanaël] : « Au cours de mon éducation, mon père avait pris le plus grand soin pour que nulle horreur surnaturelle n’impressionnât mon esprit. Je ne me rappelle pas avoir tremblé en entendant un conte superstitieux, ni avoir eu peur de l’apparition d’un fantôme. » Il parvient, après de longues recherches, à animer la matière morte. Nouvelle mise en garde à Walton : « Apprenez […] combien il est dangereux d’acquérir la science, et combien plus heureux est l’homme qui prend sa ville natale pour l’univers, que celui qui aspire à une grandeur supérieure à ce que lui permet sa stature. » Il décide de créer un homme pour le bien de l’humanité. Pour créer la vie, il fouille les charniers, les cimetières etc. et oublie sa famille.

Chapitre V :

Il a fini par créer un monstre qui le dégoûte lui-même. Il fait un rêve prémonitoire avec Elizabeth au cours duquel elle meurt. Le monstre se réveille et Frankenstein s’enfuit, erre dans les rues. Arrivée opportune de Clerval venu voir son ami. À leur retour chez Frankenstein, le monstre a disparu. Frankenstein est victime d’une grave crise et tombe malade, son ami s’occupe de lui.

Chapitre VI :

Lettre d’Elizabeth. Elle exprime son inquiétude et ses souhaits de rétablissement. Elle parle aussi de Justine, une servante si dévouée qu’elle est presque devenue un membre de la famille. La convalescence de Victor. Il ne supporte plus les sciences naturelles. Par Clerval, il s’intéresse en dilettante aux langues et cultures orientales. Peu à peu, il retrouve le bonheur.

Chapitre VII :

Lettre de son père : son petit frère William est mort étranglé au cours d’une excursion, à cause d’un médaillon représentant sa mère qu’il portait et que l’agresseur a voulu dérober. La douleur de Victor. En arrivant chez lui, de nuit, il aperçoit le monstre à la faveur d’un éclair. Il est convaincu que c’est lui l’assassin de son frère. Horreur de Frankenstein : « Je ne voyais, en cet être que j’avais déchaîné au milieu des hommes, doué de la volonté et de la puissance de réaliser des projets horribles, tel que l’acte qu’il venait d’accomplir, que mon propre vampire, mon propre fantôme libéré de la tombe et contraint de détruire tout ce qui m’était cher. » Tristes retrouvailles familiales. Justine est soupçonnée du meurtre et Frankenstein la croit innocente. Malheureusement, s’il racontait tout ce qu’il sait, on le prendrait pour un fou et personne ne le croirait pas.

Chapitre VIII :

Le procès de Justine, elle cherche à se disculper en faisant valoir sa bonne réputation mais il y a trop de coïncidences troublantes contre elle. Étalage de bons sentiments (noblesse de Justine) un peu romantique et larmoyant. Elle va être condamnée à mort car elle a fait des aveux, suite aux pressions de son confesseur. Désespoir et culpabilité de Victor qui se sent le « meurtrier véritable » ; à partir de là, il sait qu’il va connaître éternellement l’enfer. Exécution de Justine. Profonde culpabilité de Frankenstein. Les siens sont « les malheureuses victimes de ses actes sacrilèges. »

Chapitre IX :

Remords douloureux de Frankenstein qui cherche la solitude. Il subi la tentation du suicide. Il hait le démon sans le connaître, désir de vengeance. Elizabeth quant à elle, conçoit une mauvaise image de l’humanité après l’exécution de Justine : « Désormais, la souffrance s’est fait vraiment connaître, et les hommes m’apparaissent comme des monstres assoiffés chacun du sang de l’autre. » C’est Frankenstein le « véritable assassin », il parle du « démon caché dans [son] cœur ». Nouvelle excursion solitaire dans la montagne, ce qui le soulage un peu.

Chapitre X :

Dans la montagne (longues descriptions de la nature suisse magnifique). Réflexion sur la sensibilité humaine qui rend malheureux : « Hélas ! pourquoi l’homme s’enorgueillit-il de posséder une sensibilité supérieure à celle qui se manifeste chez la brute ? Elle ne fait qu’accroître son esclavage. » Il rencontre le monstre et dialogue avec lui. Ce monstre se sent rejeté, haï par les hommes, il est profondément malheureux et accuse Frankenstein de ses maux. Il demande à son créateur d’accomplir son devoir envers lui car il est sa créature : « Souviens-toi ! je suis ta créature ; je devrais être ton Adam ; mais je suis bien plutôt l’ange déchu que tu chasses loin de la joie, bien qu’il n’ait pas fait le mal. Partout je vois le bonheur, et j’en suis irrévocablement privé. J’étais bienveillant et bon ; la misère a fait de moi un démon. Rends-moi la joie, et je redeviendrai vertueux. » En le maudissant, Frankenstein se maudit lui-même : « Maudite (bien que je me maudisse ainsi moi-même), les mains qui t’ont formé ! » Finalement Frankenstein a un peu de pitié et accepte d’écouter le récit du monstre. Il se sent « les devoirs d’un créateur envers sa créature et la nécessité de la rendre heureuse avant de se plaindre de sa méchanceté. »

Chapitre XI :

Récit du monstre qui, après avoir quitté la chambre de Frankenstein, découvre le monde en errant dans la forêt. Il finit par aboutir dans une hutte, mitoyenne d’un chalet, en observe les trois habitants qui ont l’air bon (un vieillard aveugle, deux jeunes gens.)

Chapitre XII :

Description de la vie de ses « hôtes », vertueuse et misérable. Le monstre leur rend en secret de menus services. Il apprend à parler en les écoutant. Il découvre son reflet hideux, pourtant, il croit que la famille va l’accueillir avec bienveillance, lorsque qu’il se présentera au grand jour.

Chapitre XIII :

Une femme arabe survient : grande joie dans la maison. Peu à peu, le monstre s’instruit ce qui le conduit à s’interroger sur l’homme : « L’homme était-il donc à la fois si puissant, si vertueux et magnifique, et, d’autre part, si vicieux et si bas ? Il  me semblait n’être à un moment qu’une branche de l’arbre du Mal, et, à d’autres, tout ce que l’on peut concevoir de noble et de divin. […] Longtemps, je ne pus concevoir qu’un homme pût aller tuer son semblable, ni même pourquoi il existait des lois et des gouvernements ; mais quand j’entendis mentionner des exemples particuliers de vice et de carnage, mon étonnement cessa, et je me détournai avec impatience et dégoût. » Puis il s’interroge sur lui-même, sur sa nature et ses origines. Réflexions sur ses nouvelles connaissances : que lui ont-t-elles apporté sinon de nouvelles souffrances ?

Chapitre XIV :

L’histoire romanesque de ses amis [sans grand intérêt pour le sujet]

Chapitre XV :

Le monstre trouve par hasard des livres romantiques et se reconnaît dans ces personnages (Werther) ou admire les hommes illustres de Plutarque. Il lit Le Paradis perdu et se sent un autre Adam, et d’autres fois comme Satan : « Maintes fois, je considérai Satan comme représentant le plus exactement ma condition ; car souvent, comme lui, en voyant le bonheur de mes protecteurs, je sentis la morsure amère de l’envie. » Il découvre dans la poche de son habit le journal de sa conception écrit par Frankenstein : il prend en horreur son créateur et lui-même. Finalement, il se décide à parler au vieillard aveugle. Tout se passe bien jusqu’à l’arrivée des enfants qui sont horrifiés et le chasse.

Chapitre XVI :

Haine contre le monde auquel il voue une « guerre éternelle » puis décide de retourner au chalet mais ses habitants ont préféré abandonner les lieux. Colère et désir de vengeance nés du sentiment d’abandon. Il décide de retrouver Frankenstein. Tandis qu’il sauve une jeune fille de la noyade, un paysan lui tire dessus d’où sa « fureur démoniaque ». Toujours durant son errance, il rencontre le frère de Frankenstein et l’étrangle, c’est la révolte de la créature contre son créateur. C’est lui qui a volé le portrait et l’a glissé dans la poche de Justine qu’il a trouvé endormie dans une grange. Le monstre réclame une compagne de son espèce à Frankenstein : « je suis seul, et je souffre ; les hommes repoussent ma société ; mais une femme, aussi difforme et horrible que moi, ne se refuserait pas à moi. Il faut que ma compagne soit de la même espèce, ait les mêmes défauts que les miens ! tel est l’être qu’il vous faut créer ! »

Chapitre XVII :

Le monstre argumente et plaide sa propre cause : « Mes crimes ont ma souffrance pour cause » Il a simplement besoin d’amour : « Si un être quelconque éprouvait à mon égard une émotion bienveillante, je la rendrais multipliée au centuple ; pour l’amour de cette seule créature, je ferais la paix avec toute l’espèce humaine ! » Frankenstein hésite, mélange de compassion et de répulsion puis finit par accepter le pacte. Il se sent exactement comme le monstre (hormis la haine) : « […] il me semblait être au ban de l’humanité, n’avoir aucun droit à leur sympathie, ne pouvoir désormais jouir d’aucun rapport avec eux. »

Chapitre XVIII :

Pour créer la femelle, Frankenstein doit se rendre en Angleterre mais il retarde le plus possible son départ. Il promet à Elizabeth de l’épouser mais décide d’achever d’abord sa tâche. Il part avec Clerval. Description de la descente du Rhin, assez romantique et poétique. Hymne à l’amitié et nostalgie de l’ami perdu.

Chapitre XIX :

Séjour à Londres avec toujours son sentiment d’être à l’écart des autres hommes : « J’apercevais un obstacle insurmontable entre moi-même et mes semblables ; cet obstacle était teint du sang de William et de Justine ; et songer aux événements évoqués par leurs noms, accablait mon âme de souffrance. » Clerval représente son « moi d’autrefois » [en le tuant, le monstre tuera définitivement ce que Frankenstein a été] Ils partent pour l’Écosse, voyage. Puis Frankenstein s’isole sur une île, dans une petite maison et se met au travail.

Chapitre XX :

Frankenstein réfléchit à son projet : il ignore quel serait le caractère d’un second monstre femelle. Peut-être refuserait-elle le pacte, peut-être elle est dégoûtée par l’autre monstre ? peut-être deviendront-ils une race de démons qui détruira l’humanité ? Il aperçoit la figure du monstre qui l’observe par la fenêtre et renonce à créer la seconde créature. Le monstre le menace : « Vous êtes mon créateur, mais je suis votre maître, obéissez ! » Frankenstein quitte alors l’île en barque, jette les restes de ses travaux dans la mer et se laisse dériver jusqu’à l’Irlande où il est arrêté, soupçonné d’un meurtre.

Chapitre XXI :

Peu avant l’arrivée de Frankenstein, deux hommes ont découvert un cadavre sur le rivage, il s’agit de Clerval, le choc est tel que Frankenstein tombe malade et délire. Quand il s’éveille, sa fièvre est forte. Bonté du magistrat en charge de son cas. Visite de son père. Procès puis acquittement. Mais désespoir, cauchemars. Retour à Genève.

Chapitre XXII :

Il se sent à nouveau exclu de l’humanité : « La face humaine m’était odieuse. Hélas ! non, pas odieuse, car c’étaient là mes frères, mes semblables, et les plus repoussants d’entre eux m’attiraient comme des êtres d’une nature angélique et l’œuvre d’un ouvrier divin. Mais il me semblait que je n’avais pas droit à leur commerce. » Il veut s’isoler, s’accuse des meurtres et son père le croit fou. Lettre d’Elizabeth qui croit qu’il en aime une autre. Il la retrouve, la rassure, préparatifs du mariage.

Chapitre XXIII :

Il attend le monstre mais c’est Elizabeth qui est attaquée. L’un après l’autre, tous les membres de sa famille disparaissent. Il décide de se venger [comme le monstre, il n’a plus que la haine dans sa vie] les autorités locales ne le soutiennent pas. Contre l’orgueil de la science [Frankenstein au magistrat genevois] : « Ô homme ! m’écriai-je, quelle n’est pas ton ignorance au milieu de l’orgueil de ta science ! Tais-toi, tu ne sais pas ce que tu dis. »

Chapitre XXIV :

Il entame une longue traque du monstre. Décor « gothique » : au cimetière, sur la tombe des siens, il rencontre le monstre. Il part à sa poursuite à travers le monde, toujours plus au nord, jeu du chat et de la souris. Il traverse de nombreuses épreuves. Il demande à Walton de le venger et de ne pas céder à l’éloquence du monstre s’il le rencontre. [fin du récit de Frankenstein, retour aux lettres de Walton à sa sœur] Walton (suite) Frankenstein tire une leçon sur l’erreur de la quête de connaissance en répondant à une question de Walton : « Êtes-vous donc fou ? mon ami, me disait-il ; à quoi donc vous pousse votre curiosité irraisonnée ? Voudriez vous aussi créer au monde et à vous-même un ennemi démoniaque ? Paix, paix ! apprenez mes malheurs, et ne cherchez pas à accroître les vôtres. » L’ambition immense de Frankenstein est cause de ses malheurs. Suite de la lettre au gré des jours Le bateau est en danger. L’équipage veut rebrousser chemin, Frankenstein leur tient un vibrant discours sur l’héroïsme qui les remotive un moment mais bientôt ils refusent d’aller plus loin : c’est l’échec du voyage de Walton. Frankenstein résume toute l’histoire : « Dans un accès de folie enthousiaste, j’ai créé un être rationnel, et j’étais obligé d’assurer, autant qu’il était en mon pouvoir, son bonheur et son bien-être. C’était là mon devoir. Mais il en était un autre, encore supérieur. Mes devoirs envers les êtres de ma propre espèce réclamaient davantage mes soins, puisque qu’ils entraînaient une proportion plus grande de bonheur ou de misère. […] Malheureux lui-même, il faudrait qu’il mourût pour ne causer le malheur d’aucun autre. » Il demande à nouveau à Walton de le venger puis meurt. Walton surprend le monstre auprès du cadavre, remords apparents du monstre qui touchent Walton. Le monstre donne sa version des faits [il parle après Frankenstein : est-ce qu’il a le dernier mot ?] « Le Mal désormais devint mon Bien. » « Dois-je donc passer pour le seul criminel, alors que l’humanité entière a péché contre moi ? » Le monstre se montre éloquent et persuasif, il est animé par un sentiment d’injustice et de dégoût de lui-même : il va mourir puisque son créateur est mort. Il disparaît par la fenêtre du navire.

fin.      : )